L’histoire du Bonhomme Richard 

  

John Paul Jones (1747-92) opère jusqu’en Europe, harcelant les navires marchands anglais autour des Iles Britanniques, n’hésitant pas à l’occasion à défier des navires de ligne ennemis.

En 1778, il obtient du roi Louis XVI un ancien bâtiment de la Compagnie des Indes, "le Duc de Duras" vaisseau marchand équivalent par sa taille à un vaisseau de 64 canons. Après quelques transformations, le capitaine appareille à la tête de 7 navires pour sa croisière de course.

Jones accomplit un raid en Angleterre, à Whitehaven en avril 1778. Son impact est immense, tant en Grande-Bretagne, qui se voit menacée chez elle, qu’en Amérique, où le Congrès salue l’audace de Jones.

 Un peu plus tard, Jones défait une petite escadre anglaise et capture près de 200 marins et officiers, qui sont échangés contre des prisonniers américains.

 Enfin, en septembre 1779, il livre une bataille navale à Flamborough Head, au nord de la Grande-Bretagne, contre un convoi de 44 navires, escorté par deux frégates (HMS Serapis et HMS Countess of Scarborough). Après un combat acharné de deux heures, le HMS Serapis se rend à Jones qui a subi de lourdes pertes. Son propre bateau, très endommagé coule deux jours plus tard. Plus de 130 hommes ont été tués de chaque côté. Jones est fêté en héros à Paris. Il revient ensuite en Amérique et le Congrès lui confie le commandement du vaisseau America, alors en construction à Portsmouth (New Hampshire).

 

 Combat du 23 septembre 1779

"Une petite escadre de corsaires franco-américaine commandée par John Paul Jones rencontre un convoi britannique de quarante et une voiles. L’escorte anglaise se porte à la rencontre des alliés. A quelque distance de la côte anglaise, le combat s’engage .

L’escadre corsaire est composée de cinq navires :

  • "Le Bonhomme Richard"  un ancien courrier des Indes commandé par Jones (armé de six pièces de 18, de vingt-huit de 12 et de huit de 9 sur les sabords avant et arrière ).

  • "L’Alliance"  une frégate française de trente-deux canons, commandée par Landais

  • "La Pallas" un marchant armé de trente canons

  • "La Vengeance" un autre marchant de douze pièces

  • "Le Cerf" un cotre de dix-huit canons

L’escorte anglaise est composée de deux navires :

"La Serapis"  une frégate de quarante-quatre canons commandée par le capitaine Richard Pearson

"La Countess of Scarbourough",  un navire auxiliaire de vingt pièces

 Pendant que le convoi s’enfuit, la Serapis et Le Bonhomme Richard débutent le combat aux alentours de 19h20 ( l’Américain subit ses premiers dommages du fait de ses propres pièces de 18 en première bordée ). La Pallas attaque la Countess of Scarbourough dont elle finira par venir à bout. Les deux petits navires corsaires ne prendront pas part au combat.

L’Alliance quand à elle tire fort mal, indifféremment sur L’Anglais et l’Américain. Surclassé et isolé, le corsaire américain encaisse durement les coups de la frégate anglaise et se retrouve désarmé avec un équipage démoralisé et un navire prenant l’eau de toutes parts . A son équipage qui le supplie de se rendre, Jones répond qu’il coulera plutôt que d’amener. Il hurle alors au commandant adverse : « Je n’ai même pas encore commencé à me battre ».

En dépit de l’inexpérience de son équipage, Jones se lance à l’abordage et à la deuxième tentative les navires s’accrochent. Il est 20h30. Alors que la mêlée fait rage sur les ponts, des prisonniers détenus sur le Bonhomme Richard ( les corsaires avaient fait trois prises quelque jours auparavant ) et libérés par Jones pour leur éviter la noyade semblent venir au secours des marins anglais. Jones leur ordonne alors, s’ils veulent avoir la vie sauve, de s’activer aux pompes.

A ce moment seulement Landais, menaçant d’une bordée en enfilade arrière la Serapis force Pearson à se rendre. Il est 22h30. Le Bonhomme Richard ayant sombré, c’est sur la Serapis que Jones rentra triomphalement à Lorient. Ses mérites ne furent reconnus que bien plus tard par la jeune nation américaine. Pearson, bien qu’anobli pour son héroïque résistance ne devait plus recevoir de commandement.

             Source : http://www.histofig.com/naval

 

 

 

Source: Allen J., Battles of the British Navy, London, 1852, Vol. 1, p 288-295.